samedi 18 août 2007

Saga Atlanta

Les informations que je reproduis ici découlent toutes, sauf erreur, du livre de Charpier et, très succinctement, de Wikipédia.

La lutte contre l'anticommunisme révèle bien des surprises rétrospectives et historiques. Il serait sans doute long et fastidieux de détailler l'intégralité des activités de la CIA et des autres services de renseignements américains contre l'influence soviétique et communiste dans le monde. Tout juste est-il instructif de constater que la France a été, du fait de l'influence communiste et des compromissions avec le régime de Moscou, l'un des terrains privilégiés de l'âpre bataille opposant les États-Unis d'Amérique à l'URSS du fait de sa position géographique et stratégique, tout près des pays satellites d'Europe de l'Est. Que constate-t-on dans l'après-guerre trouble et troublée? Que les principales influences contre le communisme sont tapies dans l'ombre et qu'elles présentent un itinéraire douteux et commun. Derrière le combat d'une certaine droite contre le communisme et son impressionnante force de propagande, il est ahurissant de constater que nombre de militants de l'extrême-droite d'avant-guerre se sont recasés après-guerre dans cette lutte. Le principal homme de l'ombre fut Georges Albertini, le second de Marcel Déat (secrétaire administratif) et organisateur du RNP (Rassemblement national populaire), acquis à la collaboration avec l'Allemagne nazie pendant l'Occupation. Ce grand bureaucrate connut une tolérance hallucinante dans les opérations de purge sous la Quatrième République. Le bras droit d'Albertini n'est autre que Guy Lemonnier, issu du RNP, qui s'emploie à sortir de l'ornière des militants d'extrême-droite. Toute cette jolie clique se retrouve à l'Institut d'Histoire Sociale, fondé par un certain Souvarine, pion de la CIA en Europe de l'Ouest. La présence d'anciens militants d'Occident, d'Ordre Nouveau (pas seulement) y est impressionnante. Le protégé d'Albertini et Lemonnier n'est autre que le jeune Madelin, qui rêve d'une brillante carrière ministérielle. C'est sur ses recommandations que Xavier Raufer en devient le secrétaire général (jusqu'en 1981), tandis que Hervé Novelli tourne la ronéo et que Thierry Besnard-Rousseau oeuvre à l'IFERP. On pourrait bien entendu mentionner la présence tumultueuse de Nicolas Tandler et Yves van Ghele, rivaux déclarés de Raufer et proches de Charles Pasqua au sein de l'Institut. Je me bornerai à constater que ce petit monde bruisse à l'ombre des services secrets, du pouvoir giscardien, du patronat (CNPF et UIMM) et que l'une des succursales de l'IHS n'est autre que l'Institut Supérieur du Travail, dont le principal souci est de dispenser pour les cadres et les patrons des formations sur le syndicalisme. Bref, la génération Occident a trouvé une reconversion officielle et viable dans l'anticommunisme viscéral, à condition que cet anticommunisme dresse en creux l'apologie de l'élitisme larvé et qu'il s'opère dans une atmosphère de manipulation qui en dit long sur les facultés d'infiltration, de récupération et de chantage de ces maîtres-puristes qui prétendaient lutter contre la démocratie et ses impuretés. Je laisserai le mot de la fin à Charpier : "Après 68, l'IHS est donc devenu pour les anciens nationalistes un lieu de rencontre et, surtout, de reclassement."

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