mardi 2 octobre 2007

Les chemins du plaisir 139

Ogien est fascinant : il prétend d'autant plus supprimer la morale qu'il ne cesse de se situer sur le terrain de la morale, en tant qu'adversaire de la morale, avec un slogan : trouver des fondements minimaux - à la morale. Le pornographe prétend changer les coordonnées du problème. Sans la morale, Ogien serait perdu. Ogien aurait-il adoré vivre à une époque où lutter contre la morale relevait du genre subversif? Qu'Ogien prenne garde à ne pas détruire sa matrice : sans son adversaire favori, il serait perdu, puisque la pornographie est comme le coucou, qui vit aux dépens d'un système! Le minimalisme m'évoque la prétention d'objectivité, qui assaille Ogien, au point qu'elle le travaille sans cesse et sans relâche. L'objectivité? Il faut en fait entendre ici l'objectivation. Plus un pornographe, ou un partisan de l'Hyperréel, se réclame de l'objectivité, plus il est dans un processus de réification (substitut de l'ordonnation complexe). Le minimalisme est aux fondements ce que l'objectivité est à l'objectivation. L'exigence de minimalité postule que le sens aurait tendance à créer la plupart de ses valeurs de manière artificielle et exagérée. L'objectivité consisterait à ne garder que les éléments certains. La vérité tiendrait dans la réduction. Le minimalisme consiste, pour en dire le minimum, à rétrécir le reél afin qu'il corresponde aux bornes étriquées des définitions. Opération bas les masques! le minimalisme poursuit le même but que l'objectivité. Si être objectif, c'est être minimaliste, alors la morale de la réduction se résumerait à considérer que moins il y a de sens, plus ce dernier a de valeur.

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