mercredi 10 octobre 2007

Libations et sommations

Axel Kahn dans une émission de télévision annonce que la victoire footballistique de 1998 dope (je m'excuse pour le choix malencontreux du terme) la consommation. Dans ce terme de consommation, il entend aussi bien les achats économiques, les dépenses ou la croissance que la reproduction sexuelle - le fait d'engendrer des enfants. L'assimilation de la consommation à la reproduction est pourtant sujette à contestation et explique de nombreuses dérives dans la compréhension de l'acte de consommer. Que je sache, l'acte de consommer diffère grandement de l'acte de reproduire. Ravaler la sexualité à la consommation, c'est après tout rapporter cette même sexualité à la digestion. Or il est une différence notable entre les deux processus. Quand l'un (le même) transforme puis intègre, l'autre (c'est le cas de le dire) crée du singulier, de l'original et de la différence. Quand l'un permet au singulier de répéter un tant soit peu ses tribulations, l'autre permet la perpétuation du même. Confondre ainsi la consommation et la reproduction, c'est expliquer que la caractéristique principale de l'ordonnation tient à la réduction ontologique. Si la consommation sert l'objectivation, l'ordonnation suppose aussi la reconnaissance de la différence et de la - reproduction.

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