lundi 1 octobre 2007

Les chemins du plaisir 138

Quel est le statut ontologique de la douleur? Le plaisir se manifeste chaque fois que le réel donne le sentiment de se perpétuer. D'où le plaisir dans la douleur. La douleur appartient à la perpétuation, à ceci près qu'elle ne mène pas à la création, mais à l'anéantissement. La douleur comme sentiment aigu de la destruction n'est jamais que le dévoiement de la différence quand la destruction est appréhendée de manière totalisante et totalitaire. Rien de plus prévisible que le plaisir se manifeste aussi dans la destruction pure, puisque le sentiment de puissance, qui définit le plaisir, va de pair avec la souffrance comme partie nécessaires de la différence. Le plaisir est dans l'ordonnation. L'ordre et le désordre ne font qu'un. Le principe de l'ordonnation implique que la formation de l'ordre débouche sur sa déformation finale et de sa transformation perpétuelle. Les formes sont en perpétuel mouvement. Déformation : démontage; soit un des vocables les plus récurrents du vocabulaire pornographique. Dans le film X, on démonte à tout va, comme on dézingue dans les films policiers ou dans le genre mafieux. Ce champ lexical du démontage est remarquable. Le plaisir est dans le démontage, à partir du moment où en démontant, on touche, c'est le cas de le dire, à l'ordonnation ou à l'incarnation. En outre, le démontage, surtout quand il est compulsif, outre qu'il renvoie au stéréotype pur, est la déformation caricaturale de la destruction intégrée au processus d'ordonnation. Le plaisir n'est nullement un critère d'évaluation ou d'action pour la permanence, mais un puissant révélateur de al profondeur ontologique. Il se déclenche tout autant pour des manifestations de perpétuation effective du réel que pour des impressions trompeuses, qui reprennent une partie en la présentant comme le tout. Au final, le plaisir est un critère de perpétuation ontologique, qui se déclenche tout aussi bien pour des détournements, qui sont des impasses parce qu'elles offrent le miroir du tout en n'exprimant pourtant que la partie.

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