mercredi 3 octobre 2007

Les chemins du plaisir 143

"Après le sexe, la lassitude". Cette parole bien connue, que dispense notamment Enthoven, est l'antienne que résume avec un brin de malice l'adage latin : "Triste est omne animal post coitum, praeter mulierem gallumque." Au juste, je ne sais pourquoi la femme et le coq se trouveraient exemptés de cette tristesse ou de cette lassitude, mais le sentiment évoque l'impression d'indéfinie répétition guettant toute chose quand celle-ci se trouve dans le cercle de l'ordre et de la répétition morcelée et séparée de la différence. C'est en tant qu'organisme éminemment ordonné que l'homme ressent cette lassitude, qui, pourtant, ne prend pas en considération la différence et la perpétuation qu'elle implique. Car il est certain que la sexualité envisagée sous le seul aspect de son accomplissement agit comme l'exact et terriblement ironique antidote à tout accomplissement. Je ne donnerai pour seul exemple que le spectacle navrant de films pornographiques, après lesquels on serait tenté de parler de bêtise, si le risque d'incriminer les bêtes dans cette galère ne nous contraignait pas à davantage de prudence et à parler d'abord de nihilisme. Soit d'incompréhension du réel. Autrement dit : que l'on soit des formes ordonnées (et particulièrement complexes), fort bien; mais des ordres morcelés et absurdes, certainement pas. Entende qui pourra!

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