mercredi 3 octobre 2007

Les chemins du plaisir : ante-scriptum 3

Au final, le grand mérite d'Enthoven aura été de tenter l'hypothèque de l'équilibre dans son choix d'invités. Marzano et Arcan vs. Ovidie, Iacub et Ogien : pour une fois, l'apologie de la pornographie était contrebalancée par la critique dans son vrai sens étymologique. Et j'ajouterai également que pour celui qui a pris la peine de suivre les cinq interventions de la semaine, les deux critiques pèsent plus lourd que toutes les apologies superficielles. Oui, quand j'entends Arcan, je sais et je sens que les valeurs de la pornographie ne sont pas destinées à s'installer, parce que, par définition, la pornographie signale la crise et la survenue du nihilisme. Malheureusement, je crains qu'Enthoven ait plus fait assaut de nihilisme que d'esprit critique en ne malmenant guère ses invités dans leurs mensonges respectifs et concordants. Sans doute est-ce le propre d'une mode de laisser croire que la trivialité et la superficialité ressortissent de la profondeur. Cependant, on aurait été en droit d'attendre d'Enthoven qu'il signale :
1) l'étymologie de pornographie;
2) qu'il fournisse quelques chiffres concomitants, notamment sur les liens entre pornographie et toxicomanie; pornographie et violences, notamment sexuelles; pornographie et pègres se livrant à des activités de proxénétisme.
On m'accordera sans peine, je pense, que ce n'est pas Ovidie qui est la mieux placée pour aborder ces sujets essentiels et que leur occultation tient plus à leur omniprésence ineffaçable et inexpiable qu'à leur caractère mineur. Bien entendu, le cadavre qu'on cherche par tous les moyens à cacher finit par ressortir, au pire moment et avec usure. Quel est le cadavre que terre la pornographie, au point que l'on s'évertue à la celer en n'abordant que les aspects qui taisent soigneusement la vérité et permettent de demeurer dans un demi habile juste milieu? Pornographie : dessine-moi une prostituée...

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