mercredi 26 septembre 2007
Les chemins du plaisir 111
A y réfléchir, puisque cette parole me revient, lorsqu'Ovidie rapproche, dans la quête pornographique, l'intensité du combat, elle explique grosso modo que la création s'obtient par la destruction, soit que la différence s'obtient par la répétition. Autrement dit : la stérilité permet d'accoucher de l'enfantement. La pornographie est bien la création de l'art en ce qu'elle prétend changer le réel pour le faire correspondre au Même. La vieille rengaine se veut d'autant plus antimorale qu'elle repose sur un postulat moral aberrant : le mal n'est pas mal car du mal s'obtient le bien. En termes ontologiques : l'absence est bien la présence. L'aveuglement d'Ovidie vient de cette attente porche de l'alchimie désespérée : faire quelque chose, dans tous les sens du terme, en pariant que le néant accouche du réel. Confronté à cette gageure impossible, le projet pornographique se trouve contraint in fine, pour différer son échec, de surenchérir dans le néant pour donner l'illusion du réel. En langage de l'ordre : recourir à toujours plus de destruction pour établir la création, dans un geste de défi impossible, qui aboutit à aggraver la catastrophe à chaque fois qu'on prétend la différer.
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