vendredi 28 septembre 2007
Les chemins du plaisir 116
La prédominance de l'image d'Épinal cinématographique provient du stéréotype du Surhomme tel que l'Hyperréel de Hollywood le façonne jusqu'au fascinant. Qui ne se rend pas compte de l'adéquation Hyperréel/Même/ultralibéralisme? Derrière cette sainte trilogie, qui précipiterait l'homme vers sa perte si l'homme ne possédait tant de ressources, il serait temps de considérer que les attaques sempiternelles et désormais stéréotypées contre le moralisme et la morale proviennent justement de leurs causes les plus inattendues. La lutte contre la morale telle qu'elle est professée n'est le refus de la limite qu'en tant qu'elle est la logique conséquence du postkantisme. Eh oui, celui que les nietzschéens considèrent non sans raison comme un indécrottable maître de morale a initié aussi l'argument métaphysique ou ontologique qui sert de référence aux actuels thuriféraires de la morale en tant que jeu sur la limite. La pseudo révolution copernicienne consiste bien à entériner une velléité humaine, qui consiste, pour contrer l'incertitude ontologique qui mine tout rapport de réel, de conférer à la représentation (comme faculté humaine coupée et indépendante du réel) supériorité et lettres de noblesse sur le réel. Au final, ce n'est pas seulement que le réel se retrouve bizarrement assujetti à la faculté de représentation humaine (le terme désignant le tout assujetti à l'une de ses parties infimes, quelle cohérence!). Il arrive même que le réel se trouve nié, soit au nom de son étroite dépendance de la représentation, dans un effet de renversement des plus bizarres (le tout devient la partie, la partie le tout); soit au nom du relativisme le plus ahurissant. Argument principal du relativisme : l'objectivité n'existe pas, tout se vaut, ce qui revient exactement à rétablir l'objectivation par défaut, l'absence de valeurs ne s'obtenant jamais que par la réduction ontologique. Le moins des paradoxes dans cet héritage kantien des plus frankensteiniens n'est certainement pas que ceux qui en descendent le plus certainement sont les postmodernes, en tant que postkantiens n'ayant eu de cesse de se réclamer de Nietzsche et de son héritage pour perpétrer leur attentat blasphématoire contre la pensée. Que Kant ait fait un enfant dégénéré et monstrueux avec Nietzsche constitue le genre de scoop qui pourrait intéresser Deleuze (accessoirement aussi, expliquer la folie de Nieztsche quand il réalisa quelle serait sa postérité véritable, une fois l'écume de l'enthousiasme passée).
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