jeudi 27 septembre 2007
Les chemins du plaisir 114
Veut-on un indice irréfutable de l'esprit de mort qui anime la pornographie? Il suffit d'interroger la représentation de la vie dans la pornographie. Peindre la prostituée constitue tout un programme. Car s'il est bien un sujet qui entre en rapport fort avec la vie, c'est bien le sexe. Je rappelle aux oreilles des distraits que la fonction première de la sexualité chez le vivant est de procréer et que c'est snobisme que de penser extirper l'homme de son appartenance biologique (bien entendu, il ne s'agit pas de prétendre que la sexualité se résume à la procréation, mais c'est un autre sujet). Il est extraordinaire, remarquable et parfaitement conséquent que la procréation soit absente des débats pornographiques (également prostitutionnels). La fin la plus évidente de la sexualité est occultée de la représentation pornographique en ce qu'elle introduit le changement, la différence comme les antithèses à l'Hyperréel. La réalité de la sexualité s'oppose à la représentation de la sexualité comme reconstruction du réel en fonction du fantasme du Même. Dans le X, tout est anonyme - d'où le sobriquet. Le X évite la singularité afin de mieux promouvoir l'uniformité. L'esprit de mort de la pornographie : le titre sonne bien, mais il serait plus juste encore si l'on y ajoutait : l'esprit de perfection. Là se tapit le mensonge, là se tapit la laideur, là se tapit la violence pure. Car la vie se nourrit de la violence, quand la pornographie s'arrête à son seuil difforme.
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