Le clou de la semaine est d'ores et déjà atteint. Ogien propose de démasquer l'imposture des moralistes. Je remarque que par les temps qui courent, la morale devient un thème si douteux que, bientôt, traiter quelqu'un de moral sera aussitôt une insulte plus disqualifiante que la tarte à la crème de l'antisémitisme, du nazisme, du fascisme, etc. Pourtant, il y aurait long à dire sur les différences entre morale et moralisme et, puisque c'est le sujet, sur le fait que la pornographie distille une morale des plus moralistes. Démasquer l'imposture, je veux bien, mais que penser de ce projet si la méthode utilisée se révèle une invraisemblable imposture? C'est le sketch de l'arroseur arrosé de la farce télévisuelle! Je le répète, ce sont les mots d'Ogien : pour démontrer que les réticences à la pornographie (en fait, Ogien sous-entend : le désir moraliste d'interdire purement et simplement la pornographie) relèvent des préjugés les plus ridicules, et notamment de l'illusion attachée à la dignité de la femme, notre subtil analyste perd du coup sa dignité. Il prétend sans rire qu'en jouant sur la limite et en changeant de situation, il démasque l'imposture. Fort bien. Quel changement propose Ogien? Passer un film X gay à la place d'un films X hétéro. On imagine la réaction des partisans de la prohibition pornographique si une telle proposition leur était adressée. Ogien n'hésite pas à déclarer que ces moralistes entêtés hésiteraient du fait de l'absence de femmes! L'argument invoqué est tellement absurde... L'hésitation est compréhensible au vu de la proposition, car, à moins d'être homosexuel, on voit mal pourquoi regarder un film porno gay... Ce n'est pas tout : comment se pourrait-il que des prohibitionnistes soient plus enclins au porno gay? Sans préjuger de leurs réponses, on aurait plutôt tendance à suspecter de leur part de l'homophobie moraliste... Enfin, l'horaire indiqué est de toute manière ridicule : passer un porno à 20 heures 30 sur des chaînes hertziennes, c'est de toute manière n'importe quoi; Ogien se ridiculise à avancer de pareils arguments. Sous-entend-il que les moralistes, soit tous les partisans de la critique pornographique, aient peur d'être taxés d'homophobie? Quand bien même ce serait le cas, proposer un porno gay ne change ni la critique de fond (tant s'en faut), ni la fausseté du raisonnement manifeste : c'est même un pseudo-argument particulièrement retors en ce qu'il joue sur les discriminations pour instiller le doute et culpabiliser.
Le Comte est bon!
mercredi 19 septembre 2007
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