Marzano : - Ce n'est pas un hasard si Pasolini dans son magnifique film Salo ou les 120 journées, où il reprend effectivement les 120 journées de Sade, il essaye de montrer comment le système sadien peut être comparable au système fasciste, où effectivement y'a les notables qui enferment un certain nombre de victimes, qui en font ce qu'ils veulent, jusque effectivement au meurtre. Parce que le problème est là! C'est-à-dire à partir du moment où l'autre n'est plus reconnu comme quelqu'un digne de respect, parce que toute cette question tourne finalement autour du respect, pour quelle raison s'arrêter? Pour quelle raison ne pas couper en morceaux l'autre? Pour quelle raison ne pas le tuer?"
Enthoven ne peut qu'acquiescer. Il essaiera timidement de faire valoir que le parcours d'Eugénie la conduit à l'expertise, avant de battre timidement en retraite. Il est vrai que l'expertise réside dans le haut fait qu'Eugénie ait fini par violer sa mère! Peut-on oser que l'incohérence tient au fait de prendre des chimères pour argent comptant? Il est quand même invraisemblable que la fascination qu'éprouve la modernité envers son Divin Marquis tienne au fait que la modernité, incapable de définir le réel, s'est réfugiée corps et biens dans la représentation pure comme éviction du réel. Au départ, le désir non éduqué est monstrueux en ce qu'il est juste capable de reconnaître ses propres pulsions. Le désir pur serait ce monstre d'absolu et de chaos qui ne reconnaît pas le désir et qui, quand il croise d'autres désirs, est contraint de les tuer pour poursuivre sa course folle (s'il ne les tue pas, il est obligé d'accéder à l'altérité). Le désir accède au réel précisément à partir du moment où il se voit contraint d'accepter le réel tel qu'il est (morcèlement en infinités de formes) et le principe de l'altérité (de l'échange). La violence qui contraint le désir chaotique à s'ordonner autour du principe d'altérité est une contrainte toujours harcelée par la violence du désir chaotique niant le réel. Le désir singulier qui n'accède pas au réel est d'essence viscéralement psychotique. En tout cas, il mérite d'être appelé pervers en ce qu'il met sens dessus dessous le principe essentiel de l'existence, qui est la reconnaissance du réel comme reconnaissance de soi.
jeudi 13 septembre 2007
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