Je passe sur les nombreuses incohérences qu'Ovidie enfile comme des perles (mais oui, Bentley, les perles aussi s'enfilent!). Françoise Giroud, cette penseuse émérite, digne héritière de Salomé et de Beauvoir, énonce que "chacun doit être libre de communiquer ce qu'il a à communiquer; mais chacun aussi doit être libre de ne pas recevoir ce message." Au nom de ce principe, Giroud, cette grande bourgeoise très élitiste et féministe, cette ancêtre de Claire Chazal pour les amants plus jeunes (bel exemple d'imitation féministe des hommes par le bas (de laine)!), explique que la pornographie la débecte et qu'elle se sent "assommée par des affiches qui m'obligent encore une fois à recevoir un message que je ne veux pas recevoir!". Il faut avoir les moyens culturels de ses attentes, tout comme il faut avoir les moyens de séduire dans nos sociétés des hommes beaucoup plus jeunes que sa vieille peau tannée. Si Giroud se montre élitiste forcenée, elle appartient aussi, c'est intéressant de le noter, au giron du libéralisme, dont on ne sait s'il ressortit de sa version classique (et modérée) ou de son relooking soft et ultralibéral. Or les deux maximes que Giroud juxtapose presque sont d'une incohérence fondamentale et ne résolvent nullement le problème de l'expression et de ses limites. Peut-on tout dire si l'on ne peut tout recevoir? En attendant que la géniale Lou résolve le problème de fond (moi qui croyais confusément que c'étaient Nietzsche ou Freud les génies!), ces contradictions présentées comme réconciliation ne sont pas seulement simplistes. De fait, elles encouragent le problème nié (et niais).
Elémentaire, mon cher Watson!
samedi 15 septembre 2007
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