samedi 15 septembre 2007

Les chemins du plaisir 37

On remarquera qu'Ovidie se place sur le terrain de la morale en critiquant la morale majoritaire, tartuffe et pudibonde. Autrement dit : la pornographie se targue, non d'une absence d'ordre qui ferait désordre, mais d'une surabondance d'ordre, au sens où l'on parle de surabondance de force. La pornographie serait ainsi marginalisée parce que trop ordonnée, quand la société serait répressive à son encontre du fait de son manque d'ordre ou de son état d'ordre inférieur. Ce n'est pas un mince paradoxe que de constater qu'Ovidie est bien la représentante de la pornographie, en tant que système crapuleux et ultramoral, soit : moraliste en diable (et je pèse mes mots). Sa lutte d'immoraliste contre le moralisme n'est jamais qu'une lutte de moraliste minoritaire contre un moralisme majoritaire, soit l'alliance de deux moralismes prétendument antagonistes au nom d'un terrain d'entente aisé à dénommer : le recherche de fondements intangibles, soit la morale la plus consensuelle (con-sensuelle) et la plus traditionnelle envisageable.

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