Ovidie : - Je ne vois pas, enfin, quand vous dites : "On n'est pas toujours autonomes, on n'est pas toujours libres de ses mouvements", je ne vois absolument pas à quoi vous faites allusion [Ovidie pouffe de rire], mais bon... (...) On est tous adultes, nous avons tous conscience de ce dans quoi nous tournons, nous signons tous des con-trats. Pour la plupart d'entre nous, en France, nous sommes sa-la-riés. Donc on a quand même un minimum conscience de ce dans quoi on met les pieds. (...) Nous ne sommes pas des cas sociaux, ni des personnes handicapées, ni quoi que ce soit. On n'a pas des tuteurs. On reste quand même assez libres. (...) On reste très libres aussi de nos pratiques, on reste libres..."
A la lecture, cette parole est encore plus abjecte, perverse et crapuleuse que sur le vif de l'écoute.
1) Pour commencer, je ne permets pas à cette décervelée d'Ovidie d'opérer des amalgames péjoratifs et révoltants entre les cas sociaux et les handicapés. Que cette pauvre femme (pauvre en sentiments s'entend) se le tienne pour dit, les handicapés sont des personnes, ils sont doués d'intelligence, de sentiments, ils ont droit à une sexualité épanouie et véritablement libre. Ils ne sont pas des choses... Et Enthoven qui ne la reprend pas de volée (de bois vert) pour cet aveu d'élitisme forcené et contradictoire!
2) L'équivalence cas sociaux/ handicapés/ quoi que ce soit est éclatante : outre le profond mépris qu'elle témoigne quant à la conception de cet individu sur la vie, elle démontre assez qu'Ovidie considère en fait que l'acteur pornographique est une chose. Qu'on en juge : outre l'inénarrable quoi que ce soit, on trouve aussi le neutre ce pour désigner les films pornographiques ("ce dans quoi nous tournons"; "ce dans quoi on met les pieds"), des expressions terribles, qui renvoient au piège et à l'enfermement (l'enfer-me-ment, ni plus, ni moins). Ajoutons à cette petite lecture de texte fatale qu'Ovidie, quand elle s'associe aux acteurs et aux membres de l'honorable profession, dit le plus souvent "on", soit le pronom personnel neutre. C'est malheureusement clair : Ovidie trahit à quel point elle rapporte la/sa personne à l'objet, surtout quand cette personne est en situation de faiblesse (potentielle) : cas sociaux, handicapés, mais aussi... acteurs pornographiques!
3) Il est évident que le milieu de la pornographie n'est pas tenu par les mafias, les cartels et les gangs et qu'aucune accointance avec le proxénétisme n'est observée de façon cohérente et récurrente. Les enquêtes de police, notamment menées en France, en Allemagne ou aux États-Unis en témoignent!
Elémentaire, mon cher Watson!
vendredi 14 septembre 2007
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