vendredi 14 septembre 2007

Les chemins du plaisir 35

Selon Ovidie, la représentation victimaire de l'acteur porno "rassure énormément les gens qui pensent la pornographie. (...) Finalement, on ne sait pas ce qu'on fait; nous sommes des victimes... (...) De toute façon, la plupart des actrices ont été violées dans leur enfance, (...), des énormités pareilles, disons qu'y'a tout un discours, ou alors peut-être qu'on serait drogués, disons que pour la plupart des gens, c'est quelque chose de tellement inimaginable, c'est-à-dire qu'ils peuvent pas s'imaginer eux-mêmes en train de faire ça, donc ils doivent se dire, mais c'est pas possible, il doit y avoir une raison, ils doivent être drogués, ou marginaux, ou victimes, ou malades mentaux..."

1) "En train de faire ça" : l'expression employée pour désigner l'acte sexuel en dit long sur le niveau de maturité d'Ovidie. "Espèce de gros menteur, tare ta gueule à la récré!"
2) Ovidie a la gentillesse d'expliquer les critiques négatives qui s'abattent sur le milieu pornographique : elles émanent toutes de bien-pensants doublés d'ignares infatués de leur pauvre personne!
3) Bien entendu, les acteurs pornos ne sont pas des gens à problèmes, comme disent les bons bobos, les bourgeois bohèmes, mais pas trop. Au contraire, ils incarnent, face aux préjugés du vulgaire, de l'homme du commun, véritablement les figures du Surhomme et c'est pour cette raison qu'ils sont calomniés, discriminés, opprimés. Nietzsche a dit qu'il fallait toujours défendre les forts contre les faibles. Défendons sans tarder les acteurs pornos, ces héros incompris et sublimes!
4) Une nouvelle fois, il est certain que la drogue ou les maladies mentales ne sont pas des constatations empiriques qui fleurissent dans le milieu de la pornographie!
5) L'élitisme dévoyé d'Ovidie s'appuie bel et bien sur le renversement de la morale. Nous, acteurs pornos, sommes des héros, des hommes supérieurs, en ce que nous commettons le Bien véritable, qui est considéré, logiquement, comme le mal, par la populace.
Elémentaire, mon cher Watson!

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