mardi 11 septembre 2007
Les chemins du plaisir 4
La parenté entre l'effort et la souffrance est certainement l'une des principales raisons qui poussent l'esprit humain à légitimer l'apologie de la souffrance au nom du plaisir. Sans se rendre compte qu'il avalise de grossières confusions, notre témoin aura tendance sincèrement à estimer qu'il a beaucoup souffert, consenti à de nombreux efforts pour acquérir les biens qu'il a acquis et que, donc, l'obtention de la valeur suppose l'acharnement et la douleur. D'ailleurs, comment nous est dépeint le travail? Quel est le statut de l'homme sur Terre? Cette façon de concevoir par amalgame douteux se heurte heureusement aux populaires conceptions en ce que celles-ci établissent inconsciemment la différence entre l'effort et la douleur. Si tel n'était pas le cas, l'homme aurait disparu depuis belle lurette de la liste des espèces viables. C'est peut-être ce qu'appellent de leurs voeux les nihilistes, mais voilà une autre affaire. La différence entre l'effort et la douleur, c'est précisément la différence ontologique que crée l'effort, alors que la douleur n'engendre que la destruction. Autrement dit, la souffrance n'est un puissant moteur que si elle est affrontée, combattue, ordonnée au prix de terribles assauts. La domination et l'ordre ne s'obtiennent qu'au prix du déploiement et du retournement de la violence contre la violence. L'acquiescement à la douleur diffère du tout au tout avec l'effort qui préside à l'ordre et suppose le dépassement de la douleur. C'est toute la perversion du raisonnement nihiliste qui consiste à laisser croire en l'identité et la parenté de la douleur et de l'effort. Quand l'un crée, l'autre détruit. Nuance?
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