mardi 11 septembre 2007

Les chemins du plaisir 8

On peut sans encourir de sérieuses contestations présenter le cas et la confession d'une femme qui se livre à la sodomie compulsive par plaisir et pour se libérer comme une expérience positive, digne d'éloge, voire d'imitation. C'est d'ailleurs dans le même esprit que Virginie Despentes avait expliqué sans rire qu'elle s'était libérée du viol par la prostitution. Ben voyons! J'ai quant à moi ma théorie pour libérer de l'esclavage : c'est d'enchaîner les esclaves au fond d'un bateau, avant que de les exténuer à la tâche. Maintenant, que dirait-on d'un présentateur expliquant qu'une héroïnomane prétend trouver son plaisir à se piquer, notamment dans les genoux et dans les yeux, (le plaisir toxicomane) et se libérer grâce à l'héroïne (au nom de sa différence, des paradis artificiels, de son imaginaire beatnik, etc.)? Non seulement le présentateur en question subirait un lynchage symbolique, que je désapprouve, mais on lui objecterait qu'on ne peut défendre l'héroïnomanie sans chercher avec un minimum de bonne foi et de décence les causes véritables qui expliquent le recours à la drogue. On aurait tôt fait de rappeler que le recours à l'héroïne détruit massivement et que l'argument du plaisir n'est pas recevable en considération de la destruction qu'il occasionne. Un tel plaisir, si tant est qu'il puisse encore être dénommé plaisir, est malsain et crapuleux. Et dans le cas de la violence et de la destruction sexuelle? Ce qui est reconnu en matière de politique et de santé serait-il invisible en matière de sexualité?

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