Il me semble que nombre de faucons de par le monde, vrais néoconservateurs transis de ligne atlantiste, ne sont pas loin de considérer que Samuel Huntington est un penseur considérable pour avoir théorisé, dans un article fameux, le choc des civilisations. Qui est Huntington? Ecoutons Wikipédia. "Le Choc des civilisations est issu d'un article, The Clash of Civilizations? publié à l'été 1993 par la revue Foreign Affairs. Il est inspiré d'un ouvrage de l'historien français Fernand Braudel, Grammaire des civilisations, 1987.
The clash of civilizations a permis à Samuel Huntington d'accéder à la notoriété. Cet article est ensuite devenu un livre. L'événement du 11 septembre a précipité sa vision géopolitique sur le devant de la scène, ainsi que les avis de ses détracteurs.
D'après lui, les relations internationales vont désormais s'inscrire dans un nouveau contexte. Dans un premier temps, les guerres avaient lieu entre les princes qui voulaient étendre leur pouvoir, puis elles ont eu lieu entre états-nations constitués, et ce jusqu'à la première guerre mondiale.
Puis la révolution russe de 1917 a imposé un bouleversement sans précédent, en ce qu'elle promût une idéologie.
Ainsi dès ce moment, les causes de conflits ont cessé d'être uniquement géopolitiques, liées à la conquête et au pouvoir pour devenir idéologiques. Cette vision des relations internationales trouve son point d'aboutissement dans la Guerre Froide, en ce qu'elle constitue l'affrontement de deux modèles de sociétés.
Cependant, la fin de la guerre froide marque à nouveau un tournant dans les relations internationales.
Huntington nous dit qu'il faut désormais penser les conflits en termes non plus idéologiques mais culturels.
En effet, les opinions publiques et les dirigeants seraient nettement plus enclins à soutenir ou à coopérer avec un pays, une organisation proche culturellement.
Le monde se retrouverait alors bientôt confronté à un Choc des Civilisations, c’est-à-dire une concurrence plus ou moins pacifiques à des conflits plus ou moins larvés, tels ceux de la Guerre Froide, entre blocs civilisationnels.
En décryptant les prémices du Choc des Civilisations qu'il croit reconnaitre dans des conflits locaux comme ceux des Balkans des années 1990, Samuel Huntington donne des lignes de conduite pour éviter les conflits majeurs.
Ainsi il recommande aux puissances dominantes de chaque bloc un strict respect des zones d'influence. Ce qui signifie que les puissances majeures s'interdisent d'intervenir à l'extérieur de leur zone civilisationnelle." Huntington n'est pas seulement le théoricien des proches de W., il est aussi celui qui exprime à l'heure actuelle au plus près, et sans fard, la doxa ultralibérale quand elle ne se soucie plus d'apparaître comme une théorie de la mondialisation démocratique et économique. La liberté est le cheval de Troie du nationalisme civilisationnel et de l'hégémonie occidentale. Où l'on en revient, sinon à nos moutons, du moins à nos nationalistes d'Occident, qui n'ont jamais été aussi proches de leur sobriquet groupusculaire. Car leur itinéraire du néo-fascisme vers l'ultralibéralisme sécuritaire s'éclaire soudain. Il suffit d'écouter Huntington pour comprendre sa proximité, je n'ose dire sa parenté, avec l'itinéraire d'un Madelin, d'un Robert ou d'un Raufer.
dimanche 19 août 2007
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