vendredi 31 août 2007

Déconnade

"Cannes, c'est un concentré de la vie."
Frédéric Mitterrand, chez Fogiel, T'empêches tout le monde de dormir, 31 mai 2007, à propos de la parution de son livre Le festival de Cannes.

On remarquera que Frédéric Mitterrand est une sommité de l'ordre, par ses fonctions et sa naissance, et que l'apologie de Cannes qu'il dresse ne passe que dans la mesure où le festival de Cannes, son strass et ses paillettes, est un concentré de l'Hyperréel.

On remarquera aussi que l'entreprise esthétique de Frédéric Mitterrand, au pied de la lettre, se défend tout à fait. Effectivement, le réalisme projette de dire le réel, tout le réel. Décrire Cannes pourrait se révéler d'un grand intérêt. Soit dit en passant, cet intérêt supposerait quand même l'effort de distanciation dont Frédéric Mitterrand est incapable, trop grand bourgeois pour devenir le Proust cannois. La bêtise esthétique de Mitterand consiste donc à prendre au pied de la lettre son réalisme, comme la médiocrité des Goncourt consistait à appliquer le manifeste naturaliste, ce dont Zola s'est bien gardé. Pas seulement. La bêtise de Mitterrand Frédéric (car Tonton était plus pervers que typiquement bête) consiste à croire dans la possibilité d'un ordre (je n'ai pas dit d'une île), l'ordre de Cannes, le milieu harmonieux du cinéma, la reconnaissance d'un hyperordre, au sens où il est permis de parler d'hyperréel.

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