vendredi 17 août 2007

Décadent

Les apparitions télévisuelles révoltantes d'anciens d'Occident, en particulier Raufer ou Goasguen, m'ont persuadé, sur les conseils d'un ami, de lire l'ouvrage que Charpier consacre à l'extrême-droite étudiante à partir de Pierre Sidos et Dominique Venner. La plus grande surprise n'est pas tant de découvrir l'esprit de violence désespéré et fanatique qui anime les jeunes nationalistes de l'après-guerre que la compromission qui inspire leur parcours. D'ordinaire, on aurait tendance à accorder à ces extrémistes la pureté de leurs convictions. Justement. L'homme mérite d'être dit pur dans l'exacte mesure où il fuit l'action et se réfugie dans les idées déconnectées. Un peu comme l'eau du même nom, l'individu est un poison qui ne saurait s'incarner sans se compromettre sérieusement. La génération Occident accouche de tendances diverses et hétéroclites, mais il est frappant que nombre de ses membres émérites aient participé :
1) aux cercles barbouzards pataugeant entre marigots africains, milieux néo-coloniaux et circuits opaques du renseignement.
2) aux divers de groupes de pression atlantistes et anticommunistes.
3) aux chantres inconditionnels de l'ultralibéralisme.
4) à l'entrisme démocratique, dans lequel on ne sait plus bien qui manipule qui et qui est manipulé par qui. La droite démocratique s'est régulièrement servie d'éléments d'extrême-droite pour renforcer les rangs de ses militants et l'approvisionner en idées. Que ce soit les giscardiens ou les chiraquiens à tendance Pasqua, les idéologues n'ont pas attendu l'effet Sarkozy pour jouer avec le feu et rendre fréquentables des sectateurs de la force la plus brutale et la plus caricaturale.

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