vendredi 17 août 2007

Jeune Elite

Quel est le point commun entre un nationaliste de la F.E.N. et un ultralibéral bon chic bon teint? Indiscutablement le fait que nombre d'apologètes transis de l'ultralibéralisme soient d'anciens nationalistes. Loin d'être le fait du caprice ou du hasard, cette évolution naturelle, dont Madelin en France incarne le modèle aussi admiré que déprécié, se révèle tout à fait logique. Comme le nationaliste, l'ultralibéral croit dans l'élitisme en tant que pensée philosophique et politique. Alors que le nationaliste opte souvent pour une vision raciale de l'humanité, l'ultralibéral se contente d'épurer le totalitarisme d'inspiration fasciste pour le rendre compatible avec les préceptes formels de la démocratie. L'ultralibéralisme est cette école qui déclare compatible l'élitisme et la démocratie. L'ultralibéralisme prendre conscience que tous les mouvements extrémistes qui prétendent imposer par la force l'élitisme sont condamnés à la marginalité sulfureuse et ultraminoritaire. Il s'empresse de dresser l'apologie de la liberté pour conforter insidieusement l'usage de la force pure. L'itinéraire d'un Madelin est par conséquent parfaitement cohérent. Loin d'être un vendu, Madelin n'a fait que rester fidèle à ses idéaux de jeunesse en les adaptant à la sauce contemporaine. Il reste à préciser que l'élitisme, c'est son vice autant que sa force, est une doctrine aussi séduisante que parfaitement fausse. Séduisante : en affirmant que la prééminence de la race humaine passe par sa sélection impitoyable et violente, elle s'érige en rempart contre la décadence et la disparition humaine (on remarquera que l'ultralibéralisme connaît son heure de gloire au moment où les peurs de disparition de l'humanité se situent à leur zénith). Fausse : contrairement à la sélection impitoyable que se livrent les spermatozoïdes pour donner la vie, l'humanité obéit à des lois plus subtiles et complexes, qui lui permettent de perdurer. Contrairement au spermatozoïde, qui ne constituent pas sa réplique métonymique, l'homme assure sa pérennité et sa viabilité grâce à la loi qui fonde sa spécificité et sa grandeur : le souci des victimes et la protection des plus faibles. Il est remarquable que l'ultralibéral, comme le nationaliste et bien d'autres poisons, soient des fossoyeurs du genre humain et que leur succès découle des conditions de catastrophe qu'ils génèrent. Un peu comme Sarkozy prétend résoudre (fallacieusement) l'insécurité qu'il a contribué à créer, l'ultralibéral délivre l'homme des chaînes qu'il s'est empresséauparavant, et dans son inconscience, de forger. L'horrible fable de l'esclavagiste défenseur des esclaves mérite son pesant d'or.

Aucun commentaire: