jeudi 16 août 2007

Génération Occident

J'ai lu, pendant mon séjour béninois, le remarquable livre de Charpier, Génération Occident, sans doute curieux et stupéfait de découvrir d'inquiétants personnages graviter autour de Sarkozy. J'y reviendrai. En attendant, voilà le commentaire que dresse l'Action française de personnalités côtoyées de près et dont le destin politique est aussi passionnant qu'édifiant sur l'époque que nous vivons, heureux et contraints.

"L'Action française face au néo-fascisme, nos ennemis d'Occident, par Pierre Lafarge.

Depuis cinquante ans le néo-fascisme est la plaie du nationalisme français. La lecture de l’histoire du mouvement Occident (1964-1968), de sa genèse et de sa postérité (Ordre nouveau, Solidaristes, P.F.N…) nous renforce dans cette opinion. Le remarquable travail (excepté quelques détails mineurs) du journaliste Frédéric Charpier mérite d’être salué pour son objectivité.
Occident est une organisation étudiante et lycéenne issu d’une scission des jeunes les plus turbulents de la F.E.N. (Fédération des Étudiants Nationalistes) de Dominique Venner et François d’Orcival, quant à elle plus ou moins héritière de Jeune Nation (fondé par Pierre Sidos en 1949). Elle a vu, sous le signe de la croix celtique, Alain Madelin, Patrick Devedjian, Alain Robert, Gérard Longuet ou encore Xavier Raufer parfaire leur éducation politique à la droite de la droite. Avec une stratégie : les coups de mains, et deux cibles principales : le communisme et le gaullisme.
Nous ne leur enlèverons pas leur seule qualité : un véritable courage physique. Politiquement cela ne pouvait déboucher sur rien de concret. Mais ce livre montre également qu’ils ne cessèrent de s’affronter avec les royalistes d’Action française, que ce soit au sein d’une structure étudiante apolitique (la F.N.E.F.), ou dans la rue, comme ce fut le cas lors des manifestations contre-révolutionnaires de mai 1968.
Un autre apport intéressant de cet ouvrage est de mettre en lumière la capacité de divers services de l’État a infiltrer et manipuler tel groupuscule essentiellement militant. Recyclés par des officines variées dont l’I.H.S. de Georges Albertini, les militants d’Occident basculeront dans le giscardisme (Madelin, Longuet, Devedjian…) ou chez Pasqua (Robert, Guillet…), à moins qu’ils ne finissent au bout du compte par rallier le Front National.
Génération Occident est un livre fort bien documenté et illustré, sans partis pris et qui offre au lecteur un remarquable panorama de l’extrême droite française étudiante entre 1955 et 1985.

*Frédéric Charpier : Génération Occident, Éd. du Seuil, 350 p., 22 euros."

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