dimanche 19 août 2007

Nouvel ordre

Ordre Nouveau voit le jour en 1969, dans la foulée de la dissolution d'Occident. Ce mouvement est la traduction littérale d'Ordine nuovo, mouvement néofasciste italien. Immédiatement, les nationalistes militants qui affluent sont cornaqués par tous les groupes de pression et infiltrés par toutes les centrales de renseignements qui trouvent un intérêt à ce genre de groupuscules. C'est le cas de Susini, ancien chef de l'OAS, mais aussi d'Albertini. On retrouve également l'ombre de Pasqua, de l'UDR et du SAC, la police parallèle gaulliste. Pas seulement : les RG sont très présents dans l'entourage des nationalistes. Quand, en 1973, Ordre Nouveau est dissout, après de multiples manifestations de violences extrêmes, le moins qu'on puisse dire est qu'il a trempé dans de nombreuses manipulations politiciennes et qu'il est en cheville avec toutes les entreprises de récupération du nationalisme à des fins barbouzardes. Il a principalement servi aux campagnes politiques à droite et à la lutte contre le communisme. Sous prétexte d'efficacité, tous les moyens sont bons, y compris de fermer les yeux sur les messages fascistes, xénophobes, racistes que dispensent les milieux nationalistes et les revues financées par des mécènes aux intentions troubles, au premier rang desquels on retrouve le patron d'Est et Ouest, Albertini. Tiens, tiens... C'est ainsi que le dirigeant d'Ordre Nouveau, Robert, futur proche de Pasqua et Pandraud, s'est dès le départ de son aventure associé aux dirigeants de Jeune Europe, comme Tandler, mais aussi aux éminences grises de l'Elite européenne, Raufer ou Asselin. Dans tout ce salmigondis, c'est, là encore, l'appellation d'Ordre Nouveau que je retiens. Non que l'ordre nouveau en question ait correspondu à un fantasmatique fascisme ou néo-fascisme en terre démocratique (ou néo-démocratique). Non, l'ordre nouveau auquel parviendront les militants de la cause nationaliste sera le nationalisme nouveau, le nationalisme de type mondialisé et économique, sous la bannière tutélaire des États-Unis d'Amérique, principale puissance défendant la civilisation occidentale des dérives tiers-mondistes. Il se pourrait même, sans trop forcer le trait, que la babelisation actuelle du monde en globalisation ou mondialisation, sous couvert de libéralisme et d'accroissement de la liberté et de la démocratie, ne soit jamais que le règne des ultras, ultranationalistes travestis de façon cohérente en ultralibéraux, mainmise du capitalisme occidental sur le monde de l'homme, reconversion stratégique du colonialisme politique caduc en néocolonialisme économique viable. Du moins sur le (très) court terme.

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