samedi 18 août 2007

Décolonisation

A lire Charpier, on se rend compte à quel point la décolonisation est la matrice du nationalisme de l'après-guerre. Je ne désigne pas seulement la réaction viscérale à l'entreprise de conquête et de propagande visant à asséner la supériorité de la civilisation occidentale et chrétienne sur les autres civilisations. Toutes les officines troubles qui ont lutté contre la décolonisation et ont contribué à la transformer en néocolonialisme de type économique oeuvrent pour offrir leur soutien aux mouvements groupusculaires d'extrême-droite : les services secrets américains bien entendu, au nom de l'anticommunisme; le SDECE (DGSE), les RG et la DST, trop heureux de bénéficier d'une surface d'intervention discrète et volontaire; les réseaux Pasqua, si influent dans les entreprises de ce que Verschave a baptisé avec bonheur la Françafrique; chacun sait que Pasqua, dont le fils fut un militant d'Occident, fut un soutien capital de Chirac dans sa lutte pour la prééminence à droite et qu'il recycla dans les Hauts-de-Seine et au RPR un nombre impressionnant d'anciens militants d'extrême-droite, au premier rang desquels ceux d'Occident; l'OAS et ses dérivés, notamment belges; le pouvoir giscardien, dont on apprend qu'il "a installé son QG de campagne dans les locaux du Comité de rayonnement français, qui travaille avec les anciens pays coloniaux. C'est un vaste hôtel particulier, plutôt chic et pompeux, situé 41, rue de la Bienfaisance. Quatre étages, quatre-vint-quatorze lignes téléphoniques." Ce n'est pas tout. "L'hôtel particulier qui héberge le staff de campagne de Giscard était il n'y a pas si longtemps encore le siège du Comité central d'empire, dirigé par un potentat des milieux coloniaux français, Edmond Giscard d'Estaing, père du candidat, ancien président de la Société financière pour la France et l'outre-mer et administrateur après guerre de nombreuses sociétés coloniales et portuaires."

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