lundi 20 août 2007
Fous ta Cagoule!
Si le cheminement des nationalistes vers l'ultralibéralisme s'explique par le commun dénominateur de l'élitisme (travesti en liberté dans le cas de l'ultralibéralisme), la présence de faux progressistes dans les rangs du progressisme libéral de type néo-socialiste pourrait sembler un mystère insondable. Il n'en est rien. Je rappellerai aux oreilles des distraits que le parcours du progressiste à succès par excellence, l'inénarrable Mitterrand, révèle, à mesure que sa disparition libère l'espace historique de la vérité, que sa perversité insondable, du moins dans l'immédiat, s'accompagnait de nombreux relais dans l'extrême-droite française. Je n'invoquerai que le parcours du jeune Mitterrand aux abords de la Cagoule et de Vichy, avant que le Président de la République fasse preuve de mansuétude à l'égard de Bousquet et accueille parmi ses proches conseillers d'étranges socialistes élyséens. Comment se fait-il que l'élitisme se travestisse aussi fréquemment et aisément en revendication de progressisme politique et de libéralisme modéré? Les progressistes libéraux jouent le rôle de réformateurs apparents du système inégal et injuste. En réalité, leur noble quête de justice sociale n'est que le paravent illusoire qui conforte insidieusement l'avancée du système stipendié, pour la simple et bonne raison que ces réformateurs n'ont aucun alternative viable en pratique à opposer. Le génie du système consiste à éclater ses voix, à les rendre divergentes comme les têtes d'une même hydre et à investir le champ de l'opposition. Si l'opposition au système se révèle l'allié objectif du système, l'opposition n'est que la voix faussement discordante confortant l'emprise du système sur le champ politique. De la même manière qu'un avocat aux ordres de l'accusation servira l'accusation, et nullement l'accusé qu'il prétend défendre, une opposition privée d'alternative viable au système dominant servira la cause du dit système. Plus elle s'excitera contre lui et plus elle parviendra aux fins qu'elle dénonce avec vigueur, véhémence et indignation. Comprend-on maintenant certains parcours progressistes aussi injustifiables que suspects (et je vise au premier rang celui de Mitterrand et de sa clique de gauchistes caviar)? Le partisan retors du système investit le camp de la fausse alternative pour mieux oeuvrer à l'avancée du camp qu'il soutient insidieusement. En l'occurrence, l'ancien partisan de la Cagoule ne s'est pas trompé en prenant ouvertement la défroque du socialiste militant : c'était le plus sûr moyen de favoriser les desseins de l'élitisme d'après-guerre et de contrecarrer le vrai antilibéral français, je ne pense pas à Marchais, mais à - de Gaulle.
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