dimanche 19 août 2007

Telle mère, telle fille!

Episode 5.

Arrive ce qui doit arriver. Le fils a trouvé un motif dérisoire de s'en prendre au confident. Celui-ci n'a rien vu venir. Dans une scène hystérique inquiétante, le fils éructe de folie furieuse et le menace. A vrai dire, le confident depuis quelque temps déjà était lassé par le parcours stérile du fils. S'il voulait se brûler les ailes avec l'Aziza, il n'avait qu'à poursuivre en solitaire son jeu de massacres! S'encanailler chez la faune délurée et navrante des pédants dont la fin ultime est de jouir, c'est-à-dire de tirer son coup une Heineken à la main! La fille et la mère se rangent comme un seul homme du côté du fils. La famille avant toute chose! Après tout, le confident faisait trop la fête, un ami est un ami, un parent, un parent. Et puis, il n'a qu'à régler ses problèmes lui-même, elles n'ont rien à voir dans tout ce qui arrive. Fermer les yeux sur les haines qu'on suscite est l'une des règles fondamentales de la manipulation. La mère et la fille n'ont pas eu besoin de se concerter pour en arriver aux mêmes conclusions : le fils est une branche pourrie qu'il convient de soutenir jusqu'à ce qu'il acquiert son indépendance. Si elles ne sont pas dupes de sa folie de raté congénital, elles refusent d'en assumer la responsabilité et se délectent du petit jeu de coqs qu'elles sentent venir. En douce, elles paieraient pour assister à un combat de chiens enragés. Le problème? Le confident n'a pas la rage. Abasourdi par le déchaînement pervers du trio familial, il comprend que le mieux est de s'éloigner sans se plaindre, ni faire d'histoires. Subitement, le fils n'est plus d'accord : il voulait bien péter les plombs et causer des esclandres sans fin, il refuse l'idée de rupture. Après tout, sa position est des plus précaires : plus personne ne veut lui parler et l'Aziza se joue de plus en plus de sa pomme. Sa famille lui tournera le dos dès qu'il aura réalisé son sacrifice blanc. Il n'a jamais eu aucune chance avec elles, ce n'est pas maintenant que les choses changeront. Il décide de forcer le confident à demeurer dans le cercle de ses amis en se mettant à fréquenter les amis du confident. Admirable logique de demeuré! Brutale projection de pervers reprochant à autrui ce qu'il est lui-même! Tu es mon double, tu dois accepter d'être mon sacrifice. Je n'ai fait que commencer, patiente au moins jusqu'à la fin du rite. Malgré l'abyssale complexité du jeu qu'il a initié et qui devait le laisser vainqueur adoubé, le fils n'a pas de chance, le confident est trop fort pour se laisser faire. Ce n'est pas le fils qui le déstabilisera. La mère et la fille pensaient que le confident s'en sortirait à peu de frais, et quelques plumes en moins, en jouant la partition frelatée qu'elle lui destinait. Las! tous se sont mépris sur sa véritable identité. Personne n'a compris de quel bois il se chauffait. Lui-même n'a rien décidé. Il est de la race des émissaires, pas des boucs. Seule la mort le renversera. Au moins en a-t-il accepté l'augure tragique.

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