samedi 29 septembre 2007

Les chemins du plaisir 124

Pourquoi le réglementarisme du dopage ne peut être affirmé explicitement et sincèrement que dans le scandale et l'inacceptable alors que le réglementarisme sexuel subit de telles ambigüités? Le dopage aux USA, soit en terre d'élection de l'ultralibéralisme, prospère sur le non-dit ou le mensonge. Et pour cause : la revendication de la vie comme affirmation exacerbée et outrée (outrancière) du Surhomme, de l'idéologie du Surhomme et de son utopie, implique que le désir mortifère ne soit pas exacerbé. Le modèle du sportif dopé est trop mortifère quand on connaît le destin d'un footballeur américain pour qu'il puisse durablement aboutir à son apologie. Prostitution et pornographie sont ambigus car le sexe oscille entre la vie et la mort. L'ambiguïté tient à l'énigme de la reproduction, qui oscille entre répétition et différence. Donner la vie, c'est donner la mort. Cette ambiguïté, il faut l'accepter, entériner le paradoxe selon lequel la vie est plus forte que la mort, contre l'évidence rationnelle bornée et aveugle. La destruction est admissible en matière sexuelle parce que al destruction y côtoie la création et l'inacceptable, la création comme le scandale absolu, la différence comme acceptation insoutenable de la disparition, et pas de n'importe quelle disparition, de la disparition familière, singulière, de sa propre disparition. Le sexe, pour valoriser la vie, a besoin de valoriser la mort, quand le sport peut se contenter de valoriser la vie outrée et pure. Pour valoriser le sexe, on a vite fait de valoriser la mort pure et formalisée, bien entendu au nom de la vie et au nom de cette proximité exacerbée et inacceptable.

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