lundi 17 septembre 2007

Les chemins du plaisir 71

Une fois que je tombais sur un documentaire consacré aux pandas d'une réserve chinoise, j'appris que cette espèce se trouvait d'autant plus en voie de disparition que ses dignes et rares représentants étaient d'indécrottables paresseux en matière de sexe... Comme le sexe retrouve chez les vivants sa finalité première quand se pose la question de l'extinction de la race, les vétérinaires dévoués à la cause des pandas avaient entrepris de passer des films singeant (et je m'excuse du vilain jeu de mots) la copulation pour donner à leurs protégés un peu de coeur à l'ouvrage. Résultat garanti! Devant le spectacle de semblables dans le feu de l'action, nos pandas retrouvaient l'instinct de leur reproduction (où l'on voit que l'instinct est une notion aussi floue que la liberté). Loin de légitimer la pornographie comme fonction reconnue d'utilité sexuelle, cette anecdote pittoresque enseigne au contraire que l'excitation éprouvée lors d'un visionnage de X n'indique nullement le caractère sain et salubre de la pornographie. Tout au plus, le spectateur se sent émoustillé et incité par le caractère mimétique de la représentation. Voire. Après les cinq premières minutes de libération transgressive, il risque fort de s'ennuyer ferme en se voyant infliger l'intégralité du film, dont les seules différences, fort prévisibles, se résument à l'alternance de borborygmes rauques et de fulgurances stridentes. Que voulez-vous, ma donne dame? Le vrai plaisir ne se trouve ni dans le souffre, ni dans la souffrance...

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