mercredi 19 septembre 2007

Les chemins du plaisir 87

Enthoven : - Il est vrai qu'il y a plusieurs catégories d'adversaires. (...) C'est autant les défenseurs (...) de la dignité des femmes que les protecteurs de l'enfance ou les gardiens de l'ordre moral. On a là une sainte alliance des amis du genre humain et des amis de Dieu, Christine Boutin d'un côté, les Chiennes de garde de l'autre..."

1) L'adversaire, c'est le diable.
2) Enthoven critique lui aussi les opposants à la pornographie comme des moralistes et des prohibitionnistes en puissance.
Il faudrait revenir sur cette manière de considérer le diagnostic de moraliste comme le moyen du pompier pyromane qui permet de ne pas affronter les vrais problèmes. En l'occurrence, pourquoi écarter les vraies critiques de la pornographie pour mieux affronter les critiques les plus aisées à critiquer? Il n'y a pas que la mauvaise foi, il y a aussi le nihilisme à l'oeuvre. Toute cette petite clique de piètres penseurs, d'autant plus arrogants qu'ils sont dénués de mérites véritables (qui citera les pensées d'Enthoven ou d'Ogien dans cinquante ans?), fait mine de poser un problème sulfureux pour se donner l'air subversif et non moraliste, alors que la pornographie n'est nullement la question de savoir s'il faut l'autoriser (le Bien/le Mal) ou l'interdire (idem). La vraie question serait plutôt : comment expliquer son essor contemporain et comment faire pour que l'homme retrouve le goût du sexe et de la vie, autrement que par des médiations qui sont des manifestations d'impuissance virtuelle? Au lieu de rapporter la critique de la pornographie à des mouvements inconsidérés et des préjugés d'atrabilaires en proie au ressentiment, nos duettistes feraient mieux de poser les vrais problèmes et de cesser de réduire le débat à des simplifications commodes et apaisantes (pour leurs oreilles délicates de nihilistes emplis de ressentiment et, précisément, tenant par-dessus tout en horreur le ressentiment).
Le Comte est bon!

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