mardi 18 septembre 2007

Les chemins du plaisir 83

Ogien : - Alors heu, l'argument de la dignité des femmes, y'a différentes façons de montrer que c'est un argument qui ne tient pas, entre autres qu'il repose sur une certaine forme de paternalisme à l'égard des femmes, une façon de les présenter comme victimes. Je vais pas trop rentrer pour l'instant dans les détails, j'essaie simplement de dire que ces arguments-là me paraissaient infondés, et en particulier pour bien mettre l'accent sur le caractère un peu illusoire de cet argument, j'avais plutôt tendance à dire : "Mais est-ce que vous accepteriez qu'on passe des films gays pornos à 8 heures 30 à la télé? Là, y'a pas de femmes, est-ce que ça vous dérange? Et là, on voit donc que les gens vont hésiter et c'est, puisque vous me parlez de méthode, voilà le genre de méthode que j'utilisais, méthode un peu, enfin si je puis dire, un peu socratique..."

Voilà longtemps que l'on a pas entendu Enthoven. Est-il en train de se demander pourquoi il a invité un clown aussi hilarant pour dresser la parodie du philosophe pro-pornographie? Rit-il jaune en se disant que la mayonnaise réglementariste ne prend pas?
1) On remarquera qu'Ogien se réclame d'autant plus de la philosophie logique qu'il se montre confus et s'emmêle les pinceaux entre les arguments. Il est vrai que des arguments de cette qualité fileraient la chair de poule à un coq de bruyère.
2) L'argument de la dignité des femmes : qu'est-ce que la dignité, Ogien? Tu dois encore lui conférer une définition étriquée et à ta mesure, ta très petite mesure...
3) Paternalisme et victimisation : dis voir, Ogien, tu te moquerais pas du monde? Les seules critiques que tu édictes quant au statut de la femme dans l'univers de la pornographie, c'est le paternalisme et la victimisation? T'as rien trouvé de mieux? C'est vrai que c'est tellement pas facile de défendre la pornographie contre les vraies critiques que tu en es réduit aux effets de manche désastreux... Mais c'est lamentable, déplorable, minable, effroyable, inénarrable. Bref : c'est tellement mesquin et méprisable que j'ai confiance. De si mauvais arguments serviront à terme les vraies critiques de la pornographie, les critiques qui ont de la cohérence et ne se résument pas à la disqualification débilitante de moralisme!
4) D'un coup, Ogien perd son arrogance pour glisser vers la subjectivité prudente depuis son point de vue objectif ("semblait"; "un peu"). C'est que, désormais, il ferait presque pitié, l'étalon de la philosophie, le penseur hard de la trash-analyse!
5) Pour finir, le clou de la bêtise hilarante : afin de prouver que les réticences à l'encontre de la diffusion de la pornographie à la télévision à des horaires point trop tardifs (remarquez : cette position raisonnable diffère du tout au tout de l'imposture de la pure et simple interdiction, qui prévaudrait selon Ogien), Ogien emploie une méthode scientifique de comparaison. Remplacer le porno hétéro par un porno gay. Comment vous réagir les spectateurs devant l'absence de femmes? Moi, si le drôle me pose la question, j'éclate de rire, tellement c'est con, enfin, tellement c'est bon, enfin, c'est n'importe quoi, quoi! Pas du tout, selon Ogien, qui est très fort pour sortir des vannes sans rigoler, les mêmes qui étaient violemment contre l'interdiction de la pornographie à la télé, les moralistes et les pudibonds, les durs de durs, ces enragés sans cervelle hésitent. Admirable foutaise, sublime atteinte au respect minimum, Ogien aimerait faire croire que son panel de spectateurs acquiescerait plutôt à l'idée de passer un film porno gay qu'un film porno hétéro. Ouf! L'ultramoraliste prohibitionniste n'est pas homophobe! Nous voilà sauvés! Lamentable.
6) Si je comprends tout, le sus-dit moraliste est plutôt enclin à ce que des films pornos gays passent à... 20 heures 30??! Dis, Ogien, tu tournes à quoi? Dis, Enthoven, c'est pas bon, de faire picoler tes invités avant le plateau. Regarde le résultat...
7) Ogien se mouche avec le dos de la cuillère : il compare sa méthode à la maïeutique de Socrate! Rien de moins!
Allez, docteur, le Comte est bon...

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