samedi 29 septembre 2007

Les chemins du plaisir 127

C'est bien connu, la pornographie se situe sur le même terrain que la morale. Avec une arnaque constante : laisser entendre que l'ennemi de la pornographie serait la morale (remarquez à quel point le terme acquiert une connotation vague, inquiétante et indéfinissable!). Oui, la pornographie est une caricature de la morale. Oui, la pornographie est une arnaque en ce qu'elle plagie outrageusement le moralisme essentialiste en prétendant l'éradiquer comme son ennemi intime. Que l'on juge du moralisme tel qu'il descend de Platon (le simple fait qu'il descend de Platon devrait inciter les stipendiaires hystériques du moralisme à plus de retenue face à la profondeur) :
- Bien=Etre=Ordre.
Et maintenant l'équivalence que l'on pourrait qualifier de sadienne et dont on notera l'incohérence logique et ontologique :
- Violence=Etre=Ordre=Bien
L'addition de la violence au triptyque original va de pair avec le jeu sur la limite. La violence prétend d'autant plus abolir la limite qu'elle fait de l'abolition de la limite la limite par excellence de l'ontologie sadienne. Le refus de la limite comme limitation incohérente explique assez l'incohérence actuelle de l'organisation humaine. Quant à l'apologie de la destruction pornographique, elle signale à quel point cette incohérence va de pair avec l'éviction de la limitation intériorité/extériorité au profit de l'uniformité et de l'homogénéité prétendues. L'intériorité édictée comme totalité n'est jamais que l'expression de l'infériorité.

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